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Cautérisation nasale

Il était une fois un homme de 45 ans actif et plein de ressources...

En février 2011 j’ai consulté un ORL car ma gorge était irritée par le flux aérien qui pénétrait par le nez, provoquant des douleurs au niveau du rhino pharynx et la trompe d’eustache, mais je respirais très bien. Il me conseilla de boire 2 litres / jour pour humidifier mes muqueuses, me prescrit des tablettes à sucer et des antalgiques. Mon état pharyngien ne s’améliorant pas, je le consultais le 4 mars à nouveau.

Après examen il me dit que mes cornets inferieurs étaient « un peu gros » et qu’il allait cautériser une partie de ceux-ci pour que l’air passe mieux.
En me montrant sa main il retira son auriculaire en me disant que ce serait environ le pourcentage qu’il retirerait et que je respirerai mieux par après.

A ma question y a t-il des risques, il me répondit que: « non pour si peu, il n’ y a pas de risque, ce n’est pas une turbinectomie ». Il cautérisa durant l’auscultation le cornet droit plus amplement que le gauche.

S’en suivirent un mois de douleurs et de doutes, tous les 2 jours je ne pouvais plus respirer par le nez ; mes narines et mes fosses nasales étaient à vif. Je le reconsultais 2 fois par semaine pour libérer mes narines des croûtes sanguinolentes qui atteignaient des fois la taille d’un demi-doigt. Jusqu’ au jour où, j’ai presque perdu connaissance et où il dit à ma fille qui m’accompagnait que j’étais douillet et me prescrit des anxiolytiques…

Quelques jours plus tard je me réveillais en ayant d’atroces douleurs dans la gorge, mon nez, mes poumons qui me paralysaient comme si ils étaient congelés, accompagnées de glaires collantes comme de la glue.
Je ne pouvais plus rien faire. J’avais l’impression d’étouffer, de m évanouir , je me cachais sous
les couvertures pour garder un peu de chaleur, ma narine droite me donnait une impression de vide.
Alors, en recherchant des informations moi-même, j’ai vite compris ce qui m’arrivait.

Par la suite j’ai consulté 5 ORL tous me disaient que ce n’était pas possible, que c’était nerveux, et que les glaires incessantes étaient dues à mon imagination, étant donné que mes cornets étaient en partie, encore là. L’un d’eux m’a même fait une biopsie de la bouche pour écarter le syndrome sec. J’ai même consulté une clinique spécialisée où les médecins se sont ouvertement foutus de moi.

Depuis le mois d’avril les symptômes et les douleurs augmentent de jour en jour : narines irritées ou à vif, fosses nasales congelées ou brûlantes, rhinopharynx irrité en permanences, le flux aérien irrite mes narines, j’ai des douleurs aux oreilles, douleurs aux sinus frontaux et maxillaires, un sommeil inexistant, des douleurs osseuses, douleurs neurologiques, migraine, vertiges et des douleurs pulmonaires a la moindre baisse de température (mais les médecins me disent tous c’est pas possible les poumons ne font pas mal !!, c’est dans votre tête, sauf que chez moi, on atteint facilement les -20 -30 degrés en hiver).

La pharmacie moderne n’aide que très peu, j’avale des médicaments à base de morphine tous les
jours, des sirops pour la gorge, des anti inflammatoires, des humidifiants pour la gorge, etc…. Mais rien ne soulage vraiment, la seule chose qui m’aide est de me boucher la narine avec un coton, ce qui irrite, un cercle vicieux…
Enfin au mois de juin un Médecin ORL plus humain confirma mes convictions : oui je suis un mutilé du SNV et je ne respirerais plus jamais comme avant. Adieu, la moto, adieu le sport, le sommeil récupérateur, les sorties, les joies de la vie de tous les jours, adieu la vie, bonjour l’incompréhension, les souffrances et les envies de suicide.

Ma famille est anéantie et se sent impuissante, voir un père, un mari, un fils qui pleure de douleurs et qui espère
qu’un jour il retrouvera un semblant de vie, son travail…

Parce qu’en plus je risque demettre ma famille à la rue sans travail. Perdre ce que nous avons bâti, perdre une vie qui enfin devenait paisible. Je ne sais pas si je tiendrais longtemps, les douleurs sont indescriptibles pour ceux qui ne sont pas touchés ou ne se donnent pas la peine de comprendre.

On ne peut plus rien faire : lire, écrire, marcher, sourire sont devenus des actes herculéens. Je faisais la cuisine par plaisir et par hobby, me faire une simple tartine aujourd'hui est devenu fatigant.

Chers amis, parents d’un malade du SNV, imaginez un glaçon ou un piment dans les narines, avec toutes les douleurs parasites que cela déclenche, vous serez encore loin de la vérité.

La turbinectomie ou la cautérisation sont des actes lourds, qui peuvent ruiner et peuvent tuer en toute légalité.

Ma vie, celle de ma famille, celles des mutilés sans raison et de leurs familles sont détruites à tout jamais.

 

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